I Wanna Dance All Night

I Wanna Dance All Night

création 2011 solo
2ème partie du diptyque MAYDAY MAYDAY 2009-2011

Il s'agit ici de relier le danseur avec son parcours personnel dans la danse. Comment il peut reconquérir sa nécessité première de la danse. Comment il peut à travers la superposition des codes de toutes les danses traversées, reconquérir son propre geste dansé. Est-ce que celui-ci existe seulement? Préexiste-t-il chez le danseur un geste dansé intime, survivant, émergeant, à tous les codes et gestes traversés? Un geste dansé essentiel à retrouver? A inventer? A réinventer? Ou bien est-ce le destin du danseur de finir là, à cet endroit du tableau blanc, à cet endroit où rien ne peut plus être dansé, définitivement?

DISTRIBUTION

Conception, chorégraphie et interprétation: Philippe Ménard
Regard dramaturgique: Carole Thibaut
Assistante: Corinne Hadjadj
Création lumière: Cyril Leclerc
Régie générale: Guillaume Pons
Production-Diffusion: Anaïs Héroguel

Durée: 40 min

PRODUCTION

Production: Cie pm.
Coproduction: CCN de Mulhouse .
Coréalisation: L'étoile du nord - Paris.
Avec le soutien de la DRAC - Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile de France - Ministère de la culture et de la communication, de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris (75), d’Arcadi dans le cadre des plateaux solidaires, de l’Académie Fratellini – Saint Denis (93), de la Biennale Nationale de Danse du Val de Marne - CDC - Vitry-sur-Seine (94), du Théâtre Louis Aragon - Tremblay-en-France (93), des Journées Danse Dense - Pantin (93) et du Centre National de la Danse - Pantin (93) pour leur prêt de studio.

CREATION
  Du 23 février au 12 mars 2011
  L'Etoile du Nord - Paris
PRESSE

Dans la cour du théâtre la Parenthèse, Philippe Ménard (le danseur, pas le jongleur dont on vous a récemment parlé dans Mouvement) oscille dans I Wanna Dance All Night entre danse exaltée et équilibre précaire. Seul sur scène, le danseur commence par tenter de tenir un équilibre penché en avant, puis esquisse des gestes de différentes danses (disco, classique, contemporaine, voire simplement bizarre) qu'il enchaîne de plus en plus rapidement. Après un bref moment de danse débridée sur What a Feeling, la musique-phare de Flashdance, il arrête la musique, gêné, avant d'entamer une chorégraphie plus lente, entre position instable et apesanteur.
La danse, celle que l'on pratique en soirée ou sur scène, creuse ici son aspect intime. Philippe Ménard convoque son propre parcours - sa formation classique et jazz - pour s'en extraire et trouver l'essence de sa danse.
En mélangeant ainsi les références, I Wanna Dance All Night se défait des connotations sociales de la danse (...)instaurant par le déséquilibre une sorte de temps arrêté, suspendu. Des instants dans lesquels le corps, en position instable, tire un fil sur lequel la danse marche en funambule, racontant poétiquement le monde et ses pressions."
mouvement.net (27 juillet 2011) - Pascaline Vallée

"Ainsi Philippe Ménard vient au solo mais n’en vient pas. Nuance qui permet de ne pas confondre le grand moment de libération très jazz Flashdance au cœur de la pièce, avec le témoignage virtuose où un danseur montre ce qu’il sait faire. Celui-là, il l’a déjà fait voir, avant, pour d’autres. La question est d’ailleurs là ; vérifiée dans la séquence où il enchaîne les poses, bouche tordue en rictus ou port de bras classique, ou pantalon baissé, à la demande d’un supposé créateur, mais de plus en plus vite.

Ainsi va l’interprète qui se dissout dans la gestuelle dans laquelle il s’instille. I wanna dance all night (…) touche juste à ne chercher d’autre effet que ce constat d’interprète.
(…) La justesse que Philippe Ménard a trouvée pour lui repose sur un retrait, une défiance vis-à-vis de l’interprète de la part de l’interprète lui-même. Ce qui fait la vertu de ce solo où un chorégraphe réfléchit le danseur."
Danser (avril 2011) - Philippe Verrièle

"Philippe Ménard clôt sa recherche par une réelle introspection, une mise en corps de sa propre histoire, et par là même, de ses propres monstres. Ici, l’urgence de danser se fait plus palpable, renvoyant l’image d’un danseur, enfermé dans son désir secret : I wanna dance all night. Qu’est-ce qui le meut, comment doit-il écrire son geste après une vie de danse ?
Le solo est écrit comme la montée en puissance de ce sentiment de contenir ses propres fantômes, et de ne pas savoir comment les faire sortir, ou même vivre avec. Le danseur convoque en son corps les codes et les figures que l’on sent enfouies depuis des années. Parfois étranger à lui-même, luttant contre l’envahissement d’un geste trop lourd ou chargé de sens, il cherche à extirper hors de lui un passif encombrant. Comme dans le solo précédent (Ridi! Pagliaccio!), il faut à son héros une échappée belle : ici le rire n’est plus, juste la joie de danser, assumée enfin pleinement. Et l’on danse avec lui."
La Terrasse (N°193 / décembre 2011) - Nathalie Yokel