« Vesti la giubba, la faccia infarina, la gente paga e rider vuole qua e se Arlecchin s'invola Colombina, ridi pagliaccio e ognun t'applauudirà. Tramuta in lazzi lo spasmo e il pianto, in una smorfia il singhiozzo e il dolor, ridi pagliaccio sul tuo amor infranto, ridi per quel che t'avvelena il cor! » Leoncavallo
Clin d’œil à l’opéra de Leoncavallo où le désespoir côtoie le rire, Ridi ! Pagliaccio ! conduit la danseuse à jouer de ce que l’on subit… jusqu’à rire pour ne pas pleurer et absorber tant bien que mal les contraintes d’un monde en marche. Un monde écartelé, où le plaisir et les sourires tentent d’être salutaire. Elle livre un corps en crise, sans concession, poussé jusqu’à la monstruosité, oscillant entre horreur et candeur.
Ridi ! Pagliaccio !, une comédie qui se répète tous les soirs sur scène, et dont les sentiments exacerbés oscillent entre réalité et fiction, entre effroi et ravissement. Au final, reste le choix de faire l’autruche, de sombrer devant l’évidence, ou de rire de notre propre folie.
Chorégraphie: Philippe Ménard
Interprétation: Stefania Brannetti
Costume: Jeanne Guellaff
Régie générale: Guillaume Pons
Production-Diffusion: Anaïs Héroguel
Durée: 30 min
Production: Cie pm.
Coproduction: Compagnie N°8, CDC Paris Réseau (Atelier de Paris-Carolyn Carlson, L'étoile du nord, Studio Le Regard du Cygne-AMD XXème, Micadanses-ADDP).
Coréalisation: L'étoile du nord - Paris.
Avec le soutien de Les Anciennes Cuisines - Hôpital psychiatrique de Ville Evrard - Neuilly-sur-Marne et du Théâtre Louis Aragon - Tremblay-en-France.
" Proprement et joliment mise dans ses escarpins et sa petite robe arlequin, son solo n’est qu’un glissement vers l’horreur d’une situation qui la dépasse. A l’image du héros de l’opéra de Leoncavallo d’où est issu le titre du solo, la danseuse se débat dans la grande farce de la comédie humaine. Son existence se résume à un éclat de rire, dont on ne saura s’il est une façon de résister ou de sombrer. Au bout du compte, la monstruosité prend le pas, et le spectateur traverse avec elle l’épouvante d’une situation de crise qui se déverse sous ses yeux."
La Terrasse (N°193 / décembre - 2011) - Nathalie Yokel