« Agir pour la beauté du geste : tel est le recours qui s’offre aux militants des causes perdues. Quand l’échec est certain, il reste au moins le style. La faillite est inévitable mais elle ne manquera pas d’allure. Succombons avec panache. Si la mort est notre destin, toute conduite n’est qu’un geste : mettons-y les formes et finissons en beauté. » Jean Galard
Un hommage à la beauté du geste
Philippe Ménard propose de prendre une bouffée d’air dans une recherche effrénée de mises en mouvement et d’élans intimes partagés.
AIR est une ode à la « beauté du geste », non au sens chorégraphique, mais au sens de l’action, de l’acte.
Comme un avion en papier qu’on s’applique à fabriquer avec précision et engagement : on sait pertinemment qu’il va tomber mais on est prêt à renouveler sans cesse sa fabrication, à mettre toute notre énergie et notre ingéniosité à son élaboration, juste pour le plaisir de ce rêve intime qu’il porte en lui, de cet espoir fou, qu’il volera sans fin.
AIR c’est la jubilation de la mise en mouvement et de la respiration, dans la force et la fragilité de l’instant, tendus vers l’irréalisable, pleinement humain et vivant ; à une place qui est pleinement nôtre.
Une ode à l’interprète
AIR c’est permettre au·à la danseur·se de se fabriquer des dispositifs afin de traverser pleinement ses fantasmes, ses rêves d’enfance, ses délires de salle de bain et de partager cet instant dans ce qu’iel a de plus intime et universel.
En s’immergeant dans la sensation, dans la chair, en s’inventant des défis chimériques et parfois impossibles, quatre danseur·ses recherchent la jubilation dans une tentative sans cesse renouvellée.
Ici peu importe comment, il est juste urgent de se sentir vivant.
AIR est un hommage aux interprètes, aux champion·nes du rien, aux recordmen·women du dérisoire, se tenant en équilibre sur un avion en papier, ultime réminiscence du vol d’Icare.
Chorégraphie: Philippe Ménard
Interprétation: Stéphane Couturas, Peggy Grelat-Dupont, Asha Thomas, Gill Viandier
Assistante artistique: Corinne Hadjadj
Regard dramaturgique: Jana Klein
Création lumière et dispositif scénographique: Cyril Leclerc
Construction dispositif scénographique: Pierre Lenzcner
Costumes : Pierre Canitrot
Régie Générale : Norbert Richard
Photos: Laurent Philippe
Production-Diffusion: Anaïs Héroguel
Durée: 50 min
Production: Cie pm.
Coproduction: Scène Nationale de Mâcon (71), Théâtre à Châtillon (92), Centre Culturel Jean Houdremont - La Courneuve (93), Les Journées Danse Dense - Pantin (93), Les Anciennes Cuisines / Vertical Détour -Neuilly-sur-Marne (93).
Avec le soutien de la DRAC - Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile de France - Ministère de la culture et de la communication, du CENTQUATRE – Paris (75), de l’Association Beaumarchais/SACD, de l’ADAMI, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis (93), d'ARCADI Ile-de-france / Dispositifs d'accompagnements.
La Cie pm est conventionnée par le Conseil Régional d'Ile-de-France dans le cadre de la Permanence Artistique et Culturelle.
"Il est des célébrations parfois salutaires ! Philippe Ménard enchante l’espace et les corps avec une pièce aérienne et libératrice.
Se lâcher. Se libérer. Sortir de son corps. Faire fi du regard, des conventions, du qu’en dira-t-on. Qui ne l’a jamais fait, seul, dans sa salle de bain, dans l’intimité d’une chambre ? Se prendre pour une rock star, pour un héros, pour une diva, pour une princesse… Si les quatre interprètes s’en donnent ici à cœur joie, leur exubérance et leur joie – toutes communicatives – ne doivent pourtant pas cacher les failles que les corps portent, en creux. Car il y a toujours chez Philippe Ménard une ambivalence sourde, un contrepoint qui fait que les choses affirmées ne sont pas tout à fait celles que l’on croit. Même si le final célèbre les notions d’envol et de légèreté, avec cette multitude d’avions de papier colorés, elles peuvent être aussi celles d’un élan qui s’écrase et s’abîme, d’un seul geste. La danseuse Asha Thomas, vibrante dans Air, porte en elle les prémices de la prochaine création du chorégraphe, Héroïne."
La Terrasse (26 janvier 2015) - Nathalie Yokiel
"Des Elvis de pacotille, des divas de dressing, des Andalouses de cuisine s'éveillent, s'ébattent, s'éclatent dans le plaisir, enfin autorisé, de ne rien avoir à prouver. C'est l'explosion du corps qui vit [...] Il y a une tendresse "donquichotesque" dans ce spectacle."
Le Journal de Sâone-et-Loire, Edition Mâcon (novembre 2013) - Marie Salerno
"Il faut dire qu'à une époque où tout, des actions aux paroles et jusqu'aux sentiments, doit avoir son "utilité", une telle négation de l'aspect "fonctionnel" de l'existence fait un bien fou, d'un côté de la rampe comme de l'autre...
Deux hommes, deux femmes, un plateau et des avions en papier, voici les données brutes et libertaires de ce spectacle qui distille au fil de son déroulé une véritable joie enfantine, déchargée de l'adultisme ennuyeux et sérieusement sérieux.
On ressort de là gonflé à bloc, avec l'envie de rentrer chez soi, de faire des dizaines d'avions en papier, de les jeter partout dans la maison, de mettre la musique à fond, et soi aussi de danser, danser, danser... all the night..."
Samedi & Cie, Le Journal de Sâone-et-Loire (1er novembre 2013)
"La beauté du geste... souvent relève le panache d'une belle action coincée dans la caillasse des réalités et réconforte les ardents partisants des causes perdues. Courir à sa fin, certes, mais avec style, mais avec joie ! Puisque tel est le destin de l'humain... La danse, dans sa quête d’envol, ses élans et ses chutes inéluctables, dans le plaisir aussi de sentir la vie remuer en dedans, dans la force et la fragilité de l’instant, porte cette exaltation du défi mis en bonnes formes."
La Terrasse (24 octobre 2013) - Gwenola David